Justin est un jeune garçon de 15 ans qui aime à faire des fausses chasses aux trésors et cumuler les bêtises. Derrière sa bonne humeur se cache un grand vide : la disparition de l’aventurier qu’il admirait plus que tout, son père. Un aventurier en appelant souvent un autre, Justin ne peut résister à l’envie de découvrir le monde et part avec son amie d’enfance, Sue, découvrir le monde inconnu qui l’entoure. Mais peut il imaginer qu’il fera des rencontres inoubliables et qu’il se retrouvera au sein d’un conflit armé qui a pour but la découverte et la possession des reliques d’une civilisation oubliée ? Non, Justin est un être insouciant, et la seule chose à laquelle il pense en quittant son foyer maternel, c’est à suivre les traces de son père disparu…
Grandia se devait d’être LA grosse production Saturn à l’époque, et cela se sent dès les premiers instants. Une intro en synthèse réussie (de meilleure qualité dans cette version, bien sûr), un jeu tenant sur deux CD et bourré de cinématiques, le tout accompagné par une grande mise en scène et une grosse campagne de promotion, tous les ingrédients étaient là pour un succès annoncé. Mais ce qui nous intéresse dans un RPG (même si ça n’en fait pas le succès), c’est bien de savoir s’il est bon ou non.
Grandia propose un déroulement des plus classiques et linéaire : une alternance de villages/lieux séparés par de simple choix de direction sur une carte. Ce qui peut sembler limité au début se révèle en fait très riche. Les lieux sont souvent très grand et complexes, et alternant l’intérieur et l’extérieur, avec les ennemis visibles (pas de combat aléatoire). De nombreuses petites énigmes et culs de sac viennent compliquer la progression. Les villes, quant à elles, sont bien souvent très grandes et sans la boussole on serait vite perdu (d’ailleurs il faut quelque temps pour s’y retrouver au départ). Vivantes et atypiques, elles permettent d’acheter les armes (plusieurs types pour chaque personnages), les magies et les objets de soins en plus de découvrir les dialogues savoureux et drôles de la populace locale.
Qui dit grosse production dit technique aux petits oignons. Grandia ne déroge pas à la règle. Le jeu propose un somptueux mélange de 2D/3D, et bien que ce soit moins impressionnant que lors de sa sortie Saturn auparavant, l’ensemble reste de qualité. Les sprites sont très mignons, les décors colorés et toujours fouillés, un vrai régal pour les yeux, et on note une qualité accrue des effets lumineux, transparence oblige. Grandia est une ode à la poésie et au dépaysement. Prenant, poignant, émouvant, c’est une aventure inoubliable pour tout amateur du genre. L’un des meilleurs RPG de sa génération, accessible pour tous grâce à cette sortie sur Playstation.